DANGER OF SEEING

HASSAN MUSA, 2020

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artwork of Hassan Musa part of the I Love You with My Ak-47 series

« What makes one image more dangerous than another? Is it the way we see the image or is it the way we use it? »

The 19th century Romanticism celebrated the artist as a sacred figure, a Prophet or a Demiurge. Maybe this is why we expect artists to be naturally good, compassionate, progressist and even revolutionary. So, don’t worry if you feel disappointed when discovering the dark side of artists we admire. Artists, like everybody else, are ordinary and extraordinary at the same time.

Recent research in Gauguin’s biography shows a disgraceful  glorious bastard worthy of the devastating tragedy of colonialism . The great painter was also « a pedophile who infected a string of adolescent lovers as well as three child brides with syphilis during his time in Polynesia ». https://www.smithsonianmag.com/smart-news/rare-photographs-show-paul-gaugin-in-tahiti-180962112/

Painting by Hassan Musa from the I LOVE YOU WITH MY AK-47 series

The debate about the « good »work of the artist and the « bad » behaviour  of the person appears as one of the consequences of   the recent feminist actions(“Me too”… etc.). Other European modern artists did not have to travel as far as  the Pacific to commit unforgivable deeds. Edgar Degas,(1834-1917) a French aristocrat, who spent some years in the « Foyer de Danse » of « l’Opera de Paris », was an ambiguous witness of a period where Parisian  male adults used  to pay a special « Subscription » (“Abonnement” in French) authorizing them to attend the dance classes of the young female dancers. At that time, the Paris Opera had the reputation of luxury prostitution institution. In a remarkable study about the historical context of the creation of, « La petite danseuse de quatorze ans » (Gallimard, 2017), French historian, Camille Laurens, established  interesting  class connections between Degas, Gauguin, Balthus and their young female models. Reminiscences of the mis-connections between rich male painters and their miserable  young female models are present in Egon Schiele experience with his models. https://www.francemusique.fr/opera/derriere-l-oeuvre-de-degas-la-terrible-realite-des-danseuses-de-l-opera-57214

In 1912, the Austrian painter Egon Schiele,(1890-1918), who used delinquent children as models, was arrested for sexual abuse of children. “In court, the judge burned one of the offending drawings over a candle flame”.( https://en.wikipedia.org/wiki/Egon_Schielehttps://www.lemonde.fr/arts/article/2018/10/02/egon-schiele-le-renegat_5363365_1655012.html). Almost a century after the burning of Schiele’s drawing in court, an online petition urged the Metropolitan Museum of Art to remove Balthus painting «Thérèse Dreaming » from its wall because « the painting romanticizes the sexualization of a child ». (https://www.thepetitionsite.com/fr-fr/157/407/182/).

artwork by Hassan Musa part of the I Love You with My Ak-47 series

The museum refused to remove the painting but the question keeps haunting both the painter and the audience : What makes one image more dangerous than another? Is it the way we see the image or is it the way we use it? I think seeing reveals the singularity of the gaze while using an image is a bold political action. Singularity of seeing opens the horizon to liberty but the political use of images confine the imagination in dominant class vision. If you consult my grand mother, she would say:«My sight is long but my hand is short».

DANGER OF SEEING

HASSAN MUSA, 2020

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artwork of Hassan Musa part of the I Love You with My Ak-47 series

« Qu'est-ce qui rend une image plus dangereuse qu'une autre ? Est-ce la manière dont nous la regardons ou celle dont nous l'utilisons ? »

Le romantisme du XIXe siècle célébrait l’artiste comme une figure sacrée, un prophète ou un démiurge. C’est peut-être pour cela que nous attendons des artistes qu’ils soient naturellement bons, compatissants, progressistes, voire révolutionnaires. Alors, ne vous inquiétez pas si vous vous sentez déçu en découvrant le côté sombre des artistes que nous admirons. Les artistes, comme tout le monde, sont à la fois ordinaires et extraordinaires.

Des recherches récentes sur la biographie de Gauguin révèlent un salaud glorieux et honteux, à la hauteur de la tragédie dévastatrice du colonialisme. Le grand peintre était aussi « un pédophile qui a infecté une série de jeunes amantes adolescentes, ainsi que trois épouses-enfants, de la syphilis durant son séjour en Polynésie ».
Source : Smithsonian Magazine

Painting by Hassan Musa from the I LOVE YOU WITH MY AK-47 series

Le débat autour de la « bonne » œuvre de l’artiste et du « mauvais » comportement de la personne apparaît comme l’une des conséquences des récentes actions féministes (« Me Too »… etc.). D’autres artistes modernes européens n’ont pas eu besoin de voyager jusqu’au Pacifique pour commettre des actes impardonnables. Edgar Degas (1834-1917), aristocrate français, qui a passé plusieurs années dans le « Foyer de la danse » de l’Opéra de Paris, fut un témoin ambigu d’une époque où les hommes adultes parisiens pouvaient souscrire à un « abonnement » spécial leur permettant d’assister aux cours de danse des jeunes ballerines. À cette époque, l’Opéra de Paris avait la réputation d’être une institution de prostitution de luxe.
Dans une remarquable étude sur le contexte historique de la création de La Petite Danseuse de quatorze ans (Gallimard, 2017), l’historienne française Camille Laurens établit des liens sociaux intéressants entre Degas, Gauguin, Balthus et leurs jeunes modèles féminins. Des réminiscences de ces relations déséquilibrées entre peintres riches et modèles féminins misérables sont également présentes dans l’expérience d’Egon Schiele avec ses modèles.

Source : France Musique

En 1912, le peintre autrichien Egon Schiele (1890-1918), qui utilisait des enfants délinquants comme modèles, fut arrêté pour abus sexuel sur mineurs. « Au tribunal, le juge brûla l’un des dessins incriminés à la flamme d’une bougie. »
(source Wikipédia, Le Monde).

Près d’un siècle après la destruction de ce dessin de Schiele en salle d’audience, une pétition en ligne a demandé au Metropolitan Museum of Art de décrocher le tableau de Balthus, Thérèse rêvant, au motif que « le tableau romantise la sexualisation d’un enfant ».
(source : pétition)

artwork by Hassan Musa part of the I Love You with My Ak-47 series

Le musée a refusé de retirer le tableau, mais la question continue de hanter à la fois le peintre et le public : qu’est-ce qui rend une image plus dangereuse qu’une autre ? Est-ce la manière dont nous la regardons ou celle dont nous l’utilisons ?
Je pense que voir révèle la singularité du regard, tandis qu’utiliser une image est un acte politique audacieux. La singularité du regard ouvre l’horizon à la liberté, mais l’usage politique des images enferme l’imaginaire dans la vision de la classe dominante.
Si vous consultez ma grand-mère, elle vous dirait : « Ma vue est longue, mais ma main est courte. »